CS U20/U23 – A domicile, en finale, en or !
Ce weekend d’athlétisme a été fort en émotions et chargé en disciplines. Avec 8 Stadistes à domicile pour l’un des derniers grands rendez-vous nationaux de la saison, le Stade Lausanne en est ressorti avec une médaille d’or, une de bronze et plusieurs qualifications pour des finales. Sur le plan organisationnel, le club a offert une manifestation extraordinaire aux 560 athlètes présents, dont les échos ont tous été plus positifs les uns que les autres. Un franc succès dans son ensemble !
Viser la lune, ça ne fait pas peur
Hormis une cantine dévalisée par nos voisins alémaniques jusqu’au dernier Schublig, la plus grosse surprise est venue du concours de la longueur. Steve Meystre était certes classé 5e dans la liste des engagés mais sa détermination ainsi que son engagement tant sur le plan physique que mental lui ont permis de gratter le favori, Carlos Kouassi (Old Boys Basel), de 4cm (7.08). Avec des sensations parfaites, des bonds phénoménaux et surtout avec un SB à seulement 4cm de sa meilleure performance, n’ayons pas peur de le dire : c’était tout simplement parfait et en plus à domicile ! Les trois derniers sauts laissaient transparaître la tension qui régnait chez les athlètes, les coachs et le public et ce n’était pas pour nous déplaire. Comme si cela ne suffisait pas Christian Toussaint était également de la partie. Quatrième à l’issue des trois premiers sauts (6.81), il a tout tenté pour franchir une fois encore la marque des 7m. Mais rien à faire pour Christian qui, malgré de bonnes sensations, a terminé à la 5e place. Au moins il aura pu profiter avec son partenaire d’entraînement ce moment magique – on l’attend sur le podium l’année prochaine !
On le dit, on l’a déjà dit, on se répète : le Stade Lausanne possède de très bons atouts dans les concours de sauts. Alors que les rouges et blancs savouraient le titre de Steve, un autre phénomène se présentait à l’autre bout du stade. Tout fraîchement rentré des Canaries, le Kinder Surprise – Loan Jacquemettaz – nous a effectivement émerveillé avec une médaille de bronze à la hauteur ! Alors qu’il mettait en priorité ses examens d’entrée pour l’Université en Sport, Loan n’avait tout simplement aucun entraînement de hauteur. Allant au bluff, au talent, au courage, il est allé cueillir une 3e place à 1.90, prouvant que cette barre était acquise pour lui. On se réjouit donc de le voir venir plus souvent au stade dans l’optique, qui sait, de franchir à nouveau la mythique barre des 2m….
Egalement en lice dans un concours de sauts, triple cette fois-ci, Samantha Thomet a fini avec quelques regrets son concours. Terminant 5e et avec un meilleur saut mesuré à 11.24, elle savait qu’elle aurait pu et dû faire mieux comme elle nous l’a confié : « j’avais trop envie de bien faire à domicile alors que jeudi j’avais réussi 11.50 en 8 pas ». Rageant mais relativisons tout de même : la 3e place se situait à 11.85 – elle aura encore d’autres occasions pour montrer son plein potentiel.
A la perche on pouvait retrouver… Steve Meystre (oui oui, le même) qui a fini en chocolat pour peu. Terminant son concours à 4.20, l’athlète relevait que « avec une perche aussi molle, aller plus loin que 4.20 ça devient compliqué ». On dira donc que s’il avait une perche plus rigide, la médaille aurait été d’autant plus atteignable, mais concours réussi pour le décathlète.
Des finales pour les coureurs
Que ce soit en demi-fond, en sprint ou en sprint long, les 4 engagés ont tous accédé aux finales ! Marquant un retour à la compétition en 2017 après 5 ans de disette, Lisa de Pascali était alignée sur les courses de 100 et 200. Si la ligne droite était quelque peu compliquée, le demi-tour de stade lui a offert une participation à l’ultime course. Témoignant de bonnes sensations dans des courses qui se sont bien déroulées, Lisa n’était tout de même pas contente de ses chronos (26″94 et 26″69). Pour un retour, on a vu pire : les chronos viendront sans doute cet hiver avec la reprise des entraînements en salle.
Pour Steve Meystre, le parcours se corsait avec la pose de 10 obstacles. Le 110mH s’annonçait épineux au vu des concurrents présents (Jason Joseph notamment) mais le décathlète, nouveau détenteur du record vaudois, a affiché un esprit serein et s’est qualifié au temps avec manière en 15″02. Toutefois, la finale a été une autre paire de manche selon le Stadiste qui l’a qualifié de « très mauvaise, malgré le PB » (14″96). Il faut courir plus vite, dirait une certaine coache des écoliers…
Autre vacancière mais débarquant des landes norvégiennes, Maëlle Bohlen savait que sa tâche n’allait pas être facile sur son 800m. Avec comme objectif de tenir le plus longtemps possible, elle a même réussi à se qualifier pour la finale ! Oui, enfin ça c’est parce que le nombre de concurrentes confirmées était plus bas que prévu. Venue samedi « pour rien » et quelque peu agacée (pour ne pas dire énervée), Maëlle a donc pris part à la finale de dimanche. Départ rapide mais pas suffisant pour tenir le rythme, elle a connu une fin de course « difficile ». Difficile également d’espérer mieux que sa 9e place par rapport aux entraînements engrangés et la fatigue dans les jambes – étudier le sport toute l’année, ça use énormément – mais tout de même: 2e meilleur chrono de sa carrière !
Aurélien Quenet était aligné sur le 400m. Sans prétentions réelles, l’athlète a livré une superbe performance en qualification et s’est hissé en finale au temps (51″75, PB), 7e résultat des engagés. Sachant que la suite était tout simplement « mission impossible », il a pu profiter de son incroyable qualification qu’il a décrite comme étant « grisante » et terminer en 51″99, 7e suisse tout de même !
Un p’tit lancer et puis s’en va
On n’en parle qu’en fin d’article mais pourtant, c’est elle qui a lancé le début des hostilités de ce weekend d’athlétisme national : Elodie Menétrey a livré un concours étrange samedi matin. Dans des conditions météo compliquées par la pluie, la cadette n’est rentrée dans son concours qu’au dernier lancer. Elle a donc terminé avec un jet mesuré à 31.98 – pas ce qu’elle espérait mais cela reste son deuxième meilleur jet toute compétition confondue. Jeune et pleine de motivation, elle n’est pas prête de baisser les bras d’aussi tôt et reviendra l’année prochaine dans la cage.
Au poids U20, les yeux étaient tous tournés vers les frères Wieland (ST Bern), eux qui voulaient battre le record suisse. Loin de cette agitation, Steve Meystre terminait ses CS avec le concours de poids et ses lancers d’échauffement étaient prometteurs. Mais voilà, une fois la compétition lancée, Steve semblait lui ne plus pouvoir lancer ! Grosse déception, 11e place, il sait qu’il est passé à côté de son concours mais terminons sur du positif : il a remporté l’or à la longueur !
Une organisation modèle, une marque de fabrique du SLA
Le bilan de ces championnats est sans appel, c’est un succès fulgurant ! Des banderoles à n’en plus finir donnant un véritable air de championnat à la manifestation, une cantine vidée jusqu’à la dernière miette, des stars de l’athlétisme médaillées et une foule de spectateurs : jamais le Stade Lausanne n’avait pas vu cela. On relèvera également la qualité musicale de notre speaker Loïc Dumas, et de toute l’équipe (Daniel et Sandra Hilfiker, Alexandre Munier), les qualités de séchage de piste de Loïc Schaller ainsi que le sourire radieux de Sylvain Rayroud, tout content de faire la bise aux médaillées. Reste au comité d’organisation de faire le bilan de l’exercice mais on peut d’ores et déjà le dire : les CS U20/U23 ont été un franc succès et en ont impressionné plus d’un !
CS Masters – Et pendant ce temps-là, dans une galaxie lointaine, très lointaine…
Pierre-Adrien Lagrange, un padawan stadiste, était à Olten pour les Championnats Suisses Masters. Blessé au mollet lors des Championnats Romands il y a deux semaines, il avait créé une frayeur parmi la foule – quittant le terrain en boitant. Bien que forfait pour le 200m et la longueur, le Français a frappé fort en remportant une médaille d’argent sur 100m et le titre au triple. Discipline sur laquelle il s’était justement blessé, P-A y est allé progressivement, prenant davantage de vitesse et de force d’impulsion au fil du concours. C’est lors du dernier saut qu’il a sorti tel un magicien un bond mesuré à 12.13 (PB suisse), lui offrant le titre – lui qui ne s’était pratiquement pas entraîné depuis sa blessure ! Chapeau bas à un athlète qui disait encore il y a peu de temps « l’athlé ce n’est plus pour moi ». Pierre-Adrien a contre-attaqué…
Max Cuenoud