UBS Kids Cup Team – le reflet même de l’esprit du club
Le week-end passé n’était pas un week-end comme tous les autres. L’équipe des garçons U16 remportait la médaille de bronze lors de la finale suisse de l’UBS Kids Cup Team à Kreuzlingen. Plus tard dans la journée, l’équipe mixte des U12 terminait 7e – un résultat phénoménal pour ces jeunes pousses. Le week-end passé, c’était la consécration pour plusieurs coachs qui donnent tant de temps et d’efforts, des passionnés qui œuvrent quotidiennement pour la réussite de leurs athlètes. La recette d’un tel week-end n’est pas simple et de loin pas figée dans le temps. Mais pour cette fois, elle était réussie.
La Kids Cup est une affaire de points, Martial le bookmaker du club vous l’expliquera en long et en large. Mais en dehors de ce règlement très précis et des divers points attribués lors des 4 épreuves (sprint, saut, biathlon et team-cross), il y a autre chose. J’aurais pu vous parler du détail de comment Francesco, Stan, Keanu, Gaspar et Maxime ont bouclé leurs deux premières épreuves en maîtres, terminant 1er et deuxièmes – la classe. J’aurais pu vous parler du biathlon et de comment ils ont touché tous les cônes sauf un, comment cela les a coulés car ils avaient 10 tours de terrain de moins que leurs rivaux bernois. J’aurais pu vous relater le déroulement du team-cross, tendu, haletant et qui a mis à rude épreuve les nerfs de Sylvie Laroche et Corinne Simasotchi. Mais l’essentiel n’était pas là – du moins, pas exactement.
On pourrait penser que 5 excellents athlètes suffisent à faire monter l’équipe sur le podium national. Il faut certes de l’entrainement et un physique exemplaire mais bien naïf est celui qui croit que cela suffit. Ce que j’ai vu dans cette compétition c’est le lien indestructible qui lie les membres d’une équipe, peu importe la catégorie. L’esprit d’équipe offre un soutien mental unique qui propulse les athlètes vers l’avant. Chacun veut honorer les siens, ne pas décevoir. Au sein des U12, ils sont tous jeunes (première année U12 sauf Tim) et affichent pourtant déjà cette valeur universelle du monde sportif. On s’entraide, on s’encourage, on vit les expériences ensembles, on est un tout. Outre Sadya, Maya, Basile, Tim, Louane et Damone, d’autres membres des équipes parallèles étaient venus soutenir, applaudir et partager ce moment. Bryan et Benjamin ont effectué l’aller-retour de 8 heures au total pour assister à la compétition de leurs camarades, tout simplement.
La Kids Cup, c’est une expérience unique. Dans un sport si individuel, la manifestation UBS nous amène à apprendre à partager le destin, partager les émotions. Alors que les U16 craignaient que leur 4e place au team-cross ne soit également celle du classement final, leur coach Sylvie se morfondait tout autant. « Une 4e place ce serait cruel quand tu vois ce qu’ils ont fait. Il se sont tellement donnés, ils ont mérité leur médaille. Rien que pour l’équipe qu’ils sont, à se tirer mutuellement et à se motiver constamment, ils méritent le bronze » déclarait la coach dans l’attente des résultats. Heureusement, après leur annonce, l’esprit de l’équipe était à la fête et Sylvie a pu lâcher « la petite larme » – une année pas facile pour l’ascenseur émotionnel. Car cette année, l’équipe, composée de plusieurs lauréats des éditions Kids Cup précédentes, a dû consolider encore davantage ses liens, son unité. « J’étais un peu stressé » confiait après-coup Maxime, « on a vu passer les autres équipes et il y avait des mecs assez baraqués [plus que toi ?] – non enfin des très grands ». Le niveau en finale suisse n’avait plus rien à voir avec les éliminatoires, « cette année c’était hardcore, je suis encore plus content d’avoir remporté cette médaille car on a dû aller la chercher avec tout ce qu’on avait » avouait Gaspar. Ce dernier a d’ailleurs tenu un rôle majeur dans le succès de l’équipe, faisant office de « capitaine », rassembleur et figure forte. Ses coachs l’ont bien constaté, « il a su motiver tout le monde la veille à l’hôtel, mettre aussi la bonne ambiance. » Et à Corinne de plaisanter « on pourrait presque ne plus venir en Kids Cup, ils se débrouillent très bien sans nous ».
L’expérience vécue reste elle, unique. Pour Stan, qui touchait sa seconde médaille Kids Cup deux ans après celle en U14, il y avait quelque chose d’autre. « Il y a plus que la médaille, le fait de sortir, d’être tous ensemble à l’hôtel et puis on rigole bien ». Je me serais bien contenté de cette réponse qui reflète à merveille l’image de notre club : il y a les performances, mais aussi la manière d’y accéder. Mais Francesco, tout sourire, rajoutait que ce n’était pas que pour la victoire mais aussi « pour les filles ». Car si nos jeunes Stadistes savent rafler les médailles, ils semblent également doués pour rafler les cœurs. En une nuit à l’hôtel, ils avaient attiré l’œil des tessinoises de Bellinzona – de vrais Casanova. Pour finir, ces cinq jeunes ont préféré me parler de comment ils avaient obtenu les numéros de téléphones et de laquelle ils préféraient (sauf Gaspar – fidèle à sa tendre et chère que nous n’avons plus besoin de présenter). C’est bien là où j’ai compris que cette compétition, on ne la vit pas que sur le terrain mais sur tout le week-end, sur toute la saison.
Martial Gottraux l’a aussi vécue cette Kids Cup. Bien qu’il n’ait pas couru après une tessinoise, il y a mis une fois encore son temps, son engagement et sa passion. L’équipe de coachs des jeunes stadistes n’en sont pas à leur première édition et pourtant, Martial et tous les autres se sont surpassé pour permettre à leurs protéger de s’adonner à leur passion (la 1ère passion ou la seconde après les voitures, Benjamin hésitait encore dans le car). En fin de journée, l’extase athlétique se termine et c’est seulement alors que l’on se rend compte qu’on a réfléchi athlétisme, vécu athlétisme et sué athlétisme. Pour le coach U12, sa satisfaction est totale avec cette 7e place, « accéder à la finale suisse était déjà un exploit ». L’équipe en question avait dû s’y reprendre à deux reprises avant de se qualifier pour la régionale et y remporter in extremis la 2e place qualificative devant la grosse équipe du LS. « Il ne faut pas non plus oublier qu’ils sont presque tous des premières années U12, les obstacles du team-cross ne sont pas évidents à passer pour les petits gabarits comme Maya ou Sadya » constatait Loïc Schaller, venu assister avec Simon Hollinger à la consécration de leur travail hivernal.
Le week-end avait commencé avec le départ des U16 pour la « ville » de Kreuzlingen, il s’est terminé avec le retour des U12. Un trajet, long, qui, une fois encore, a été possible grâce à un coach d’exception, des parents animateurs, chanteurs de karaokés et « ultras » de la première heure. L’année prochaine « on reprendra tout depuis zéro, on va innover » a affirmé Corinne. Pour le moment, savourons la fin de cette saison hivernale, soyons fiers de nos athlètes et longue vie à l’esprit stadiste qui fait l’image de notre club.
Max Cuenoud